vendredi 19 juillet 2013

Transhumanisme et bouddhisme






Je suis conscient que les notions bouddhistes vont rebutter les transhumains a qui s'adresse ce billet, et de qui j'aimerais recevoir autre chose que du mépris. Peut être cela dépasse t il mes capacités d'écrire ce qu'il faut pour partager des idées sur cette « singularité » si passionnante qui se dessine dans l'avenir proche.

Selon la cosmologie bouddhiste, l'univers (le Samsara) est divisé en 6 mondes, (parfois plus) dont trois sont des renaissances peu souhaitables, et trois sont des renaissances souhaitables. Parmis les renaissances souhaitables, on trouve celles des humains, celles des Dieux, et celles des Dieux sans forme, les plus élevés. Tous renaissent un jour ou l'autre sous une autre forme, ainsi aucun ne peut accéder à un bonheur durable.

Le transhumanisme ayant pour base une pensée relativement chrétienne (occidentale) d'un genre un peu simpliste, puisque non travaillée (athéisme influencé par la chrétienté), avec, au sommet un Dieu unique et fait d'esprit, il envisage le numérique comme un monde ultime où il s'agirait de se plonger le plus totalement possible afin d'échapper au Samsara. Ne s'agit il donc pas d'une méthode de fuite ? N'y a t il pas dans cette prétention une certaine naïveté ?

Si l'on traduit en termes bouddhiste l'ambition du transhumanisme, ce serait de transformer le Samsara en Nirvana par la technique. Hors le Nirvana, selon l'enseignement est par nature « inconditionné » il ne peut donc être une conséquence d'aucune action humaine dans le monde. En fait il en serait plutôt la cause. Arrêter le mouvement par le numérique est une aspiration compréhensible, mais bien vite, nous nous apercevrons probablement que le renouvellement nous manque, ou bien que nous cessons d'exister.

Si l'on considère que l'homme est sur le point de parvenir à se changer en dieu, cela ne l'affranchit pas du Samsara. Il pourra peut être allonger sa vie de dizaines, de centaines ou de milliers d'années, mais il ne deviendra pas « immortel » en restant dans un monde aussi mouvementé. Ainsi devenant un dieu ou un demi dieu, il se retrouvera encore confronté à des problèmes de survie, et à des questions d'impermanence de son bonheur.

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